La reprise des démolitions autour de l’aéroport Toussaint Louverture, loin d’être un signe de force, met cruellement en lumière l’impuissance de l’État haïtien face à l’insécurité et aux défis structurels qui minent le pays. Alors que la première phase de démolitions avait déjà suscité son lot de critiques quant à la gestion des indemnisations et le relogement des familles, cette seconde phase, plus ambitieuse, s’apparente à un aveu d’échec.

L’incapacité de l’État à garantir la sécurité d’une infrastructure aussi vitale que l’aéroport, en témoigne l’attaque armée de février dernier, est symptomatique d’un mal plus profond. Plutôt que de s’attaquer aux racines de la violence et de l’instabilité, on préfère des solutions expéditives et spectaculaires, comme raser des quartiers entiers, au risque d’aggraver la crise sociale et de déplacer le problème.

L’argument de la modernisation de l’aéroport sonne également creux. Comment croire en un réel projet de développement alors que l’État peine à fournir les services de base à sa population et que la corruption gangrène les institutions ?  L’enveloppe d’un milliard de gourdes débloquée pour les indemnisations, si elle est réelle, risque fort de disparaître dans les méandres d’une administration opaque, laissant les familles et les entreprises impactées face à leur triste sort.

Ces démolitions, loin d’être une solution miracle, risquent de se transformer en un nouveau symbole de l’impuissance de l’État haïtien et d’alimenter le cercle vicieux de la violence et de la misère.

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