L’administration Trump, depuis son arrivée au pouvoir, a manifesté un intérêt marqué pour le renforcement des politiques d’immigration. Parmi les mesures envisagées figure l’élargissement du programme fédéral connu sous le nom de 287(g), qui permet aux shérifs locaux et à d’autres responsables de l’application de la loi de collaborer avec les autorités fédérales en matière d’immigration. Ce programme autorise ces agents locaux à agir en tant qu’agents d’immigration, leur conférant ainsi le pouvoir d’identifier, de détenir et de commencer le processus d’expulsion des migrants en situation irrégulière. L’objectif affiché est de renforcer la sécurité nationale et de garantir que les lois sur l’immigration soient appliquées de manière plus rigoureuse.
Cependant, cette initiative suscite des débats intenses et des préoccupations parmi divers groupes de défense des droits civiques et des communautés immigrantes. Les critiques soulignent que l’élargissement du programme 287(g) pourrait entraîner une augmentation des pratiques de profilage racial et de discrimination, exacerbant ainsi les tensions entre les forces de l’ordre et les communautés locales. De plus, il existe des inquiétudes quant à l’impact potentiel sur la confiance entre les immigrants et les autorités locales, ce qui pourrait dissuader les victimes ou les témoins de crimes de se manifester par crainte d’être expulsés.
En réponse à ces préoccupations, certains États et municipalités ont choisi de limiter leur participation au programme 287(g) ou de déclarer leurs juridictions comme étant des “sanctuaires” pour les immigrants. Ces zones cherchent à protéger les droits des migrants en refusant de coopérer pleinement avec les autorités fédérales en matière d’immigration. Le débat autour de l’élargissement du rôle des shérifs locaux dans l’application des lois sur l’immigration reflète les tensions plus larges au sein de la société américaine concernant l’immigration, la sécurité et les droits civiques.